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Une expansion territoriale agressive

De la réintégration de la Sarre à l’Anschluss

La politique extérieure des nazis repose sur l’abandon des contraintes imposées par le traité de Versailles afin de doter l’Allemagne d’un espace vital (Lebensraum) qui lui permette de mener à bien sa mission civilisatrice et de réunir toutes les populations germaniques. Dans l’indifférence de la communauté internationale, la Sarre réintègre l’Allemagne à l’issue du plébiscite de janvier 1935, le service militaire est rétabli (mars 1935) et la Rhénanie remilitarisée. Le 12 février 1938, Hitler somme le nouveau chancelier autrichien Kurt von Schuschnigg de confier le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité à Arthur Seyss-Inquart, chef du parti nazi en Autriche. Installé au pouvoir, ce dernier appelle l’armée allemande le 11 mars 1938 et proclame la réunion de l’Autriche à l’Allemagne (l’Anschluss), ratifiée par « référendum » le 10 avril suivant à plus de 99 % des voix.

Les accords de Munich et le basculement vers la guerre

Le 12 septembre 1938, Hitler exige la restitution des territoires allemands de Tchécoslovaquie (Sudètes) et déclenche ainsi une première crise internationale. Un refus de la Tchécoslovaquie, liée à la France et à l’URSS par des accords défensifs, entraînerait une guerre mondiale. Le Premier Ministre britannique Chamberlain estime la revendication fondée en droit historique et tente en vain une médiation. Mussolini parvient à réunir une conférence à quatre à Munich (Hitler, Chamberlain, Daladier et lui-même), tandis que les différentes parties en présence mobilisent les réservistes. Peu enclins à s’engager dans une guerre dont les opinions publiques ne veulent pas, les gouvernements occidentaux cèdent aux exigences d’Hitler. Les Accords de Munich, signés dans la nuit du 29 au 30 septembre 1938, livrent la région tchécoslovaque des Sudètes au Reich, ouvrant la voie au démantèlement du pays. Les dirigeants anglais et français sont accueillis triomphalement dans leurs capitales respectives par une opinion publique qui éprouve un « lâche soulagement », selon le mot du leader socialiste français Léon Blum. Elle n’en est que plus déstabilisée en septembre 1939 lorsqu'Hitler lance la Wehrmacht contre la Pologne et que l’Angleterre et la France répondent à cette attaque en déclarant la guerre à l’Allemagne.


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