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Textes officiels

Les programmes officiels prévoient que la Shoah soit abordée en classe dès l’école élémentaire, puis approfondie à différents stades du parcours secondaire général, technologique et professionnel.

Témoignage recueilli en 2004 par le Mémorial de la Shoah et la Mairie de Paris.

Fille de tailleurs d'origine polonaise, Madeleine, née en 1921 à Paris, épouse, en 1939, Jacques Goldsztein, "grouillot" à la Bourse. Après les rafles de février 1942, qui n'épargnent pas leur famille, elle rejoint, avec leur bébé, Jacques passé en zone "libre". À Lyon, ils s'engagent dans le Mouvement uni de la résistance (MUR).

Arrêtés en janvier 1944 lors d'une mission à Paris, ils sont internés puis conduits à Drancy. Jacques est déporté à Auschwitz III et Madeleine à Auschwitz II (Birkenau). Sa baraque donne sur le Krematorium II et l'arrivée des trains, où s'effectue la sélection des déportés. C'est, dit-elle, "la colère" et "la rage de vivre" qui l'ont "tenue debout", dans les camps, dans les carrières, à l'usine d'armement puis dans son interminable "marche de la mort", lorsque les Allemands décident l'évacuation du camp polonais vers l'Allemagne, devant les avancées alliées. Elle est libérée à Ravensbrück.

Peu après son retour à Paris en 1945, elle retrouve, presque par hasard, son mari dans le hall de l'Hôtel Lutetia. Elle est gonflée d'œdèmes par la faim, il pèse 32 kilos. Ils rejoindront ensemble leur enfant cachée chez une nourrice à Lyon. Madeleine, devenue grand-mère enjouée, n'évoque ce passé que depuis quelques années, dans les écoles qui la sollicitent et par devoir de mémoire.