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Textes officiels

Les programmes officiels prévoient que la Shoah soit abordée en classe dès l’école élémentaire, puis approfondie à différents stades du parcours secondaire général, technologique et professionnel.

Témoignage recueilli en 2004 par le Mémorial de la Shoah et la Mairie de Paris.

Marceline Rosenberg est née en mars 1928 à Epinal, de parents juifs polonais, émigrés en 1919, qui ont eu cinq enfants. Elevée à la dure dans les Vosges, elle a 11 ans en 1939.

Engagée très tôt dans la Résistance, sa famille fuit vers Vichy puis achète une maison à Bollène (Vaucluse). Le maire et le commissaire de police protègent les Rosenberg jusqu'à ce que la Gestapo passe outre pour arrêter Marceline et son père. Emprisonnés à Avignon puis Marseille, tous deux sont transférés à Drancy et déportés à Auschwitz-Birkenau en mars 1944. Sans le savoir, une amie de Marceline l'entraîne sur la voie de la survie, tandis que les nazis condamnent son père.

Lorsque Marceline revit sa descente aux enfers devant la caméra, des souvenirs longtemps enfouis ressurgissent encore. Les fosses communes qu'elle doit creuser pour les Hongrois assassinés. Les sélections devant Mengele, où Marceline se pince les joues "pour paraître moins blanche" et dissimule ses blessures. La "folie de la faim et de la soif", le paludisme, la révolte du Sonderkommando, puis Bergen-Belsen, les usines, les épluchures de patates qu'un civil allemand lui réserve, les coups pour s'être cachée, la dernière déportation vers l'horreur de Terezin (Tchécoslovaquie), ghetto libéré par les Russes.

Marceline revient à Paris en août 1945, couverte de poux et de gale. Sur le quai de la gare de Bollène, son oncle lui assène : "Ne raconte rien, ils ne peuvent pas comprendre." Sa mère et ses plus jeunes frères et sœurs étaient restés cachés dans le Vaucluse. L'épouse du cinéaste néerlandais Joris Ivens a fini par témoigner, rouvrant cette blessure, parmi d'autres : "Je n'ai pas ramené le père." En 2003, elle a réalisé La Petite Prairie aux bouleaux (traduction du polonais Brezinka, Birkenau en allemand), film qu'elle a "porté pendant quarante ans". Anouck Aimée y tient le rôle principal.