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La création des ghettos en Pologne

Envahie par l’armée allemande le 1er septembre 1939 puis attaquée par l’URSS le 17 septembre, en vertu des dispositions secrètes du pacte germano-soviétique, conclu le 23 août 1939, la Pologne est vaincue après quatre semaines de résistance et voit son gouvernement partir en exil à Londres.

Son territoire est partagé entre ses deux vainqueurs, toujours selon le protocole secret du pacte germano-soviétique : à l’Est, les territoires conquis par l’URSS sont incorporés à la Biélorussie et à l’Ukraine ; à l’Ouest, plusieurs régions sont rattachées au Reich et un « Gouvernement général », annexé mais non incorporé au Reich, est mis en place. Une répression féroce s’abat sur les élites et la population civile. Les nazis entendent faire des Polonais un peuple de travailleurs serviles.

Les Juifs sont expulsés des régions germanophones et concentrés dans les grandes villes du Gouvernement général dirigé par Hans Frank. Ces regroupements s’accompagnent d’exactions physiques, de mises à sac et d’incendies de synagogues.

Dans le Gouvernement général, les Juifs sont contraints de porter un brassard blanc avec une étoile de David bleue, dans le Warthegau – partie de la Pologne rattachée au Reich allemand – ils sont astreints au port de deux étoiles jaunes cousues sur la poitrine et dans le dos.

À partir d’octobre 1941, des trains en provenance d’Allemagne, d’Autriche et de Bohême-Moravie accentuent ce processus de concentration. Reprenant une pratique médiévale, les premiers ghettos sont constitués pendant l’hiver 1939-1940. Au cours d’une réunion tenue à Berlin le 21 septembre 1939, Reinhardt Heydrich, chef du RSHA (Service central de sécurité du Reich), obtient que les Juifs polonais soient concentrés dans les villes, et y soient rejoints par les Juifs du Reich, ainsi que par 30 000 Tsiganes.

Le premier ghetto est mis en place le 8 octobre 1939 à Piotrkow. Il est suivi par celui de Lodz (avril 1940) puis de Cracovie (mars 1941), Varsovie (octobre 1940), et Lublin (avril 1941). Fin 1941, presque tous les Juifs du Gouvernement général sont parqués dans des ghettos dont les accès sont contrôlés par les forces allemandes et dont il est presque impossible de sortir. Un conseil juif, le « Judenrat », est institué dans chaque ghetto. Il est tenu pour responsable de la parfaite exécution des ordres donnés par les forces d’occupation.

De nombreux Juifs sont enrôlés pour le travail soit dans des tâches internes au ghetto, soit dans des entreprises situées dans et hors du ghetto où ils sont livrés à des employeurs disposant de toute liberté pour les exploiter. L’entassement et la famine organisés par les nazis provoquent des épidémies et de nombreux morts dans les ghettos.

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