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L’assassinat en masse des juifs du gouvernement général

Le premier test de camions à gaz se déroule à l’automne 1941, dans le camp de Sachsenhausen sur des prisonniers de guerre soviétiques. Une fois mis au point, les camions à gaz, construits par la firme allemande Saurer, entrent progressivement en fonction en Pologne et dans les territoires soviétiques occupés.

Trois d’entre eux sont opérationnels dès décembre 1941, dans le centre de mise à mort de Chelmno (Pologne) déjà évoqué, où sont assassinés une grande partie des Juifs du ghetto de Lodz, ville située dans le Warthegau. Près de 200 000 Juifs sont tués de cette manière à Chelmno au cours de la guerre. L’entreprise d’extermination s’étend à alors à l’ensemble du judaïsme polonais sous le nom de code « opération Reinhardt ».

L’opération Reinhard (Aktion Reinhard) désigne l’assassinat en masse des Juifs du Gouvernement général de Pologne dont le nombre était estimé par les nazis à 2 284 000. Elle est nommée ainsi en hommage à Reinhard Heydrich assassiné par des résistants tchèques à Lidice le 27 mai 1942. Elle aboutit à la construction de trois centres de mise à mort, Belzec, ouvert en mars 1942, Sobibor ouvert en mai 1942, et Treblinka en juillet 1942.

Près de 1,5 million de Juifs venus des ghettos polonais mais également d’Allemagne, d’Autriche, des Balkans, de Bohême-Moravie et d’Europe occidentale (France, Belgique, Pays-Bas) ainsi que des dizaines de milliers de Tsiganes y sont assassinés dès leur arrivée. Ces trois camps sont reliés au réseau ferré polonais afin de permettre l’acheminement des convois au plus près du site d’extermination.

Le personnel SS chargé de l’administration du camp et de la conduite des opérations de gazage est aidé par des supplétifs ukrainiens. Le modus operandi est le même dans les trois camps : à l’arrivée du convoi, les déportés doivent remettre leurs objets de valeur et les hommes sont séparés des femmes et des enfants. Sommées de se déshabiller, les victimes sont conduites aux chambres à gaz dans lesquelles est acheminé le monoxyde de carbone émis par un moteur. Des déportés juifs maintenus en vie sont contraints de retirer les corps des chambres à gaz et d’enterrer les victimes dans les fosses communes puis de les brûler afin de supprimer les preuves de l’extermination en masse.

À Treblinka (août 1943) et Sobibor (octobre 1943), les prisonniers se révoltent et tentent de fuir en masse mais la plupart sont tués lors de la révolte ou après avoir été retrouvés.

Parallèlement à l’opération Reinhardt, les camps d’Auschwitz-Birkenau et de Lublin-Majdanek deviennent des centres de mise à mort, à partir de l’année 1942, tout en gardant une fonction concentrationnaire. Le camp Auschwitz se dote de gigantesques installations de mise à mort édifiées dans le camp de Birkenau. Y sont déportés des Juifs de Pologne mais également de toute l’Europe : à partir de 1942, le génocide se déroule à l’échelle de l’Europe sous domination nazie.

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