Les persécutions antisémites débutent dès l’arrivée d’Hitler au pouvoir. Leur objectif n’est alors pas le génocide, mais l’exil des Juifs. Cet objectif ne sera réalisé que partiellement, notamment parce que nombre de familles ne disposaient pas de moyens suffisants pour émigrer.
Propagande et stigmatisation des Juifs
Les premières mesures légales contre les Juifs s’accompagnent d’une forte propagande et de coups d’éclat publics, visant à stigmatiser ces ennemis de la « communauté du peuple » (Volksgemeinschaft) et à gagner le soutien des Allemands.
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Hitler serre la main du président allemand Paul von Hindenburg, lors des cérémonies de propagande organisées par Joseph Goebbels à l’occasion de l’ouverture de la nouvelle session du Reichstag.
Crédit : Mémorial de la Shoah / CDJC
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Cette journée de boycott, organisée en réponse à la « propagande d’atrocités » (Gruelpropaganda) qui serait prétendûment diffusée par les Juifs à l’encontre de l’Allemagne, a constitué la première manifestation antijuive d’ampleur nationale organisée par les nazis. Mise en œuvre par les SA, qui se trouvaient à la tête des manifestations et des piquets de protestation érigés devant les « commerces juifs », elle fut néanmoins peu suivie par la population allemande.
Crédit : Mémorial de la Shoah / CDJC
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L’objectif de cette campagne était de lutter « contre l’esprit antiallemand », en brûlant notamment des livres d’auteurs juifs.
Crédit : Mémorial de la Shoah / CDJC
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Elle est la marque d’un antisémitisme populaire indépendant du pouvoir nazi, qui se méfiait par ailleurs de ces carnavals traditionnels.
Crédit : Mémorial de la Shoah / CDJC / Coll. Museum Mainz
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Marquage et exclusion
Symbolisée par les lois de Nuremberg promulguées en 1935, la législation antisémite du Reich se décline en de multiples textes touchant à tous les aspects de la vie privée, sociale et économique des Juifs. Cette mise au ban de la communauté nationale va peu à peu fragiliser les Juifs du Reich, les rendre plus vulnérables lorsque la guerre éclatera et que la politique génocidaire sera mise en œuvre.
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Les lois de Nuremberg interdisaient les mariages et les relations sexuelles entre les Juifs et les Allemands non-juifs, et les couples transgressant cette interdiction pouvaient être ainsi stigmatisés afin de servir d’exemple.
Crédit : Mémorial de la Shoah / CDJC
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« Loi sur la citoyenneté allemande » et « Loi sur la protection du sang et de l’honneur allemand », deux des trois lois dites « de Nuremberg » adoptées le 15 septembre 1935 en vue d’exclure les Juifs de la « communauté du peuple ».
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Une mesure du 3 décembre 1938 interdisait aux Juifs d’accéder aux piscines publiques. Cette illustration permet de comprendre les discriminations de tout ordre que subissaient les Juifs, qui les touchaient jusque dans leur vie quotidienne et leurs loisirs.
Crédit : Mémorial de la Shoah / CDJC
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Une loi de janvier 1939 obligeait les juifs allemands à porter, sur leurs papiers d’identité, les prénoms Israël ou Sara à tous les Juifs portant des prénoms d’origine « non juive ». À partir d’octobre 1939, tous les Juifs devaient par ailleurs faire apposer la mention J sur leurs cartes d’identité et passeports.
Crédit : Mémorial de la Shoah / CDJC / Coll. Bad Buchau
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La Nuit de Cristal (9 et 10 novembre 1938)
Au moins jusqu’en 1940, les Allemands tentent d’expulser les Juifs d’Allemagne. Les brutalités et les violences commises à l’encontre des Juifs sont dans un premier temps demeurées sporadiques, Hitler leur préférant un antisémitisme d’État plus adapté au contexte allemand. La Nuit de Cristal, marque un virage dans cette stratégie.
Après l’echec de la conférence d’Evian, alors que les juifs allemands « tardent » à quitter leur pays, commandité par le pouvoir (en particulier Goebbels) et principalement mis en œuvre par les sections d’assaut (SA), ce gigantesque pogrom antijuif fit une centaine de morts – auxquels il faut ajouter de très nombreux suicides –, des milliers d’arrestations suivies d’internement dans des camps de concentration, tandis que de nombreux lieux de cultes et biens juifs furent totalement détruits.
Hitler émettant en privé des réserves quant aux répercussions de ces événements au sein de la communauté internationale, les autorités du Reich tentèrent de présenter ces violences comme un mouvement populaire spontané.
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Juif polonais né en Allemagne, Herschel Grynszpan a dix-sept ans lorsqu’il assassine le secrétaire de l’ambassade d’Allemagne à Paris Ernst vom Rath. Cette affaire servira de prétexte aux nazis pour déclencher la Nuit de Cristal.
Crédit : Mémorial de la Shoah /CDJC
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Ministre des Affaires étrangères du Reich, prononçant l’éloge funèbre lors de la cérémonie organisée à Düsseldorf pour les funérailles nationales d’Ernst Vom Rath, 16 novembre 1938.
Crédit : Mémorial de la Shoah / CDJC
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Sur l’ensemble du territoire du grand Reich (incluant l’Autriche annexée), 267 synagogues furent brûlées et saccagées, souvent sous les yeux des populations locales.
Crédit : Mémorial de la Shoah / CDJC Coll. Verein für Heimatgeschichte Museum Ober-Ramstadt
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C’est en référence aux bris de verre qui jonchaient les rues du Reich au matin du 10 novembre 1938 que ces événements furent nommés Nuit de Cristal. L’usage de cette expression née aux lendemains des faits à Berlin peut être discuté en classe : les violences, pour partie meurtrières, qui se sont déroulées dans la nuit du 9 au 10 novembre peuvent-elles être dénommées uniquement en référence aux vitrines brisées ?
Crédit : Mémorial de la Shoah / CDJC
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Émigration
Exclus de la société allemande, expropriés et privés de toute activité économique, près de la moitié des Juifs d’Allemagne quittent le Reich entre 1933 et 1939. Cette fuite se déroule principalement en deux vagues : la première dès les premiers mois de l’accession des nazis au pouvoir, puis la seconde à la suite de la Nuit de Cristal.
Le refus des pays d’accueil potentiels à ouvrir grandes leurs frontières, et l’échec de la conférence d’Évian à trouver une solution globale à la question des réfugiés, signeront l’abandon des Juifs par la communauté internationale à la veille de la guerre.
Lorsque la guerre éclate, il reste environ 275 000 Juifs en Allemagne.